Bref. J'ai pris une tarte dans la gueule (et ça fait extrêmement de bien)

Texte à paraître dans le prochain tome de Rupture Douce 7

Introduction

En bref, outre pouvoir passer plus de temps en famille; ce temps "gagné" en 2020 fut l'occasion pour moi de rattraper, tout du moins en partie, mes lectures en retard. Comme de nombreux passionnés je suis atteint de ce que les japonais appellent TSUNDOKU (積ん読) ou accumulation de livres.

Dans ma fameuse pile de livres m'attendait sagement le nouveau livre de L. David Marquet : "Leadership is Language".

Tu as peut-être déjà entendu parler de lui, il a inspiré un tas de personnes avec son précédent livre "Turn the Ship Around! A True Story of Turning Followers Into Leaders” et sa prestation lors d'un Ted Talk en 2012.

La promesse de son nouveau livre : proposer un nouveau manuel de leadership permettant de responsabiliser ses collaborateurs et les mettre sur la voie de l'amélioration continue le tout basé sur le langage. Tout un programme des plus excitants !!!

C'est ici que commence mon "histoire".

Comme toute bonne histoire, celle-ci commence par une bonne grosse "tarte dans la gueule". En effet, ce que je souhaite partager avec toi aujourd'hui c'est une pépite que j'ai découvert dans cette lecture et qui a déclenché un long questionnement en moi.

C'était une tarte de puissance 20 (a minima).

D'où sort ce nombre ?

A vrai dire c'est plutôt simple, la puissance de la tarte dans la gueule est proportionnelle à la profondeur de la réflexion qu'elle entraîne :

P=RJP = R * J

Avec :

  • R : Profondeur de la réflexion "immédiate" en heure

  • J : Profondeur de la réflexion "profonde" en jour

Mon objectif étant de te faire vivre toi-même ce moment, je ne t'en dirai pas plus à cette étape et te propose de dérouler un atelier (que tu pourras rejouer à l'extérieur de ce livre).

Comme tout atelier que je prépare depuis ma découverte de l'excellent "Training From The Back of The Room" je l'ai préparé en utilisant le formats 4C. J'en profite pour te remercier Laurent pour cette belle découverte : une autre tarte dans la gueule je dois l’admettre.

Connexion

Repense aux dernières célébrations, félicitations que tu as formulé à tes proches ou au travail :

Concepts

En faisant moi-même cet exercice je me suis rendu compte d'une chose décrite par David Marquet : je m'inclus systématiquement dans la célébration.

Nous sommes beaucoup dans ce cas-là et le faisons souvent de 2 manières :

  • Soit en se positionnant en tant que juge : "quel travail de dingue t'as abattu !", "tu t'es vraiment surpassé cette fois !"

    • On juge, souvent inconsciemment, le résultat de la personne.

  • Soit en s'appropriant la célébration : "je suis si fier de toi !"

    • Ici on transfert la récompense vers soi : c'est je qui est fier.

Qu'est-ce que cela implique ?

C'est à ce moment précis de ma lecture que ma joue droite a commencé à sentir la tarte arriver...

Prenons un exemple illustrant la suite de mes propos : ma fille range sa chambre, elle ramasse ses jouets et ses livres et les disposent afin qu’ils soient très facilement accessibles la prochaine fois, sans devoir fouiller comme les 200 fois précédentes.

Elle a fini et j'arrive dans sa chambre en lui disant : "je suis tellement fier de toi que tu aies rangé ta chambre".

A ce moment-là, sans le vouloir je lui vole sa motivation. En effet, je rends cette motivation extrinsèque. Au lieu d'éprouver une joie intérieure en raison de l'accomplissement lui-même. Sa satisfaction va désormais provenir d'une source extérieure : rendre ses parents fiers d'elle.

C'est exactement le genre de choses que je fais depuis maintenant 33 ans... La tarte m'a complètement assommé. Moi qui suis fan de Dan Pink et de Management 3.0, comment j'ai pu passer à côté de ça, comment j'avais fait pour ne pas m'en rendre compte plus tôt…

Motivation extrinsèque et intrinsèque

La solution ? "Célébrer avec" plutôt que "Célébrer pour"

Ce que je t'ai décrit ci-dessus c'est ce que l'auteur appelle "Célébrer pour". Il présente une alternative permettant de préserver la motivation intrinsèque des individus qu'il a appelé : "Célébrer avec".

L'idée derrière "Célébrer avec" est de dire qu'il faut changer la manière dont on communique : apprécier plutôt qu'évaluer, observer plutôt que juger.

Cela passe par :

  1. Décrire ce que tu as observé et l'impact que cela a pu avoir en commençant tes phrases par "il semble que", "j'ai remarqué", "j'ai observé",...

  2. Apprécier le comportement : les efforts, l'énergie mise en place

  3. Inviter au Storytelling : écouter l'histoire et le voyage qui a conduit à ce résultat

Le résultat : un partage sincère de la joie et une discussion qui n'est plus recentrée sur soi.

Je vais reformuler l'exemple ci-dessus en célébrant avec ma fille :

Pratique Concrète

Reprends les situations de la partie connexion et reformule les en utilisant ce qu'on vient de découvrir ensemble :

Conclusion

Bref. Tout ça pour te dire que j'espère que tu as apprécié ce questionnement et t'invite à désapprendre la manière dont nous avons été conditionné à “célébrer pour” et à la repenser en "célébrant avec" (ou à ta sauce bien sûr).

Personnellement, je dois admettre que c’est ce que “j’essaie” de faire depuis maintenant plusieurs semaines et si je devais faire un bilan :

  • Je suis pleinement conscient de la nécessité de “célébrer avec”

  • J’arrive à le faire à l’écrit (pas à tous les coups mais de plus en plus)

  • Mais ma spontanéité à l’oral “m’empêche” de mettre en pratique au quotidien

Désapprendre n’est pas chose facile, si nos bambins y arrivent aisément ce n’est pas mon cas. Voilà un nouvel axe de travail / amélioration pour les mois à venir que le confinement m’a apporté.

Avant de te quitter je te propose un dernier exercice : comment envisages-tu tes prochaines célébrations ?

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